JUSTE POUR AVOIR UN CÂLIN

   Quand la mère d’Ilana Konstantinovski est morte d'un cancer, elle a décidé de prendre sa tragédie personnelle et de la transformer en un projet qui aidera les autres. Healing Teddies aide non seulement les victimes du cancer, mais aussi les victimes du terrorisme et les personnes atteintes d'autisme.

   il y a 18 ans, quand Ilana Konstantinovski était juste une fille au lycée, sa mère est morte après une lutte contre le cancer. Une expérience de deuil qui l’a brisée, mais quand elle était assise dans le salon une nuit avec son père après son décès, elle a senti qu'elle devait faire quelque chose. « Quand ma mère a reçu un diagnostic de cancer, il était trop tard. Au début, ma mère a eu toutes sortes de diagnostics. La détérioration a été rapide, dur et cruel pour tous les membres de la famille qui n’étaient pas prêts. Lorsque son grand-père a été informé, il a eu une crise cardiaque et il est mort deux jours plus tard aussi. Nous ne pouvions pas supporter plus de douleur. Tout était très dur, et nous étions tous en train de nous effondrer » dit-elle.

  Après que le pire soit arrivé, elle a décidé d'aider les patients atteints de cancer mais elle ne savait pas comment. Elle est allée de son propre chef au centre médical Wolfson à Holon et où la famille vivait alors, mais le département d'oncologie a refusé simplement. « Je suis rentrée chez moi et assise tard dans la nuit avec mon père », dit-elle, « Je lui ai dit que je voulais développer quelque chose qui allait aider les patients atteints de cancer. Je voulais juste faire le bien »…

   Ils ont commencé à développer des idées, et son père, un neurologue spécialisé  en pratiques de soins qui fournissent des outils pour les patients, a dit qu'il y avait toutes sortes de méthodes qui fabriquent des objets outils thérapeutiques. Tout à coup, de nulle part, elle pensa aux ours en peluche. « Je n'étais pas très poupées ni ours en peluche enfant », explique-t-elle, « mais quelque chose me disait qu'il serait mieux d’utiliser un ours en peluche, et papa a dit que c'était une bonne idée. » Elle a pris une feuille et lui a écrit des instructions: « embrasser trois fois par jour pendant dix minutes et l'ours va vous renforcer et vous donner la force pour récupérer. » «J'étais jeune, je ne savais rien de la guérison. Mais je me laissais guider par mon intuition », dit-elle.

   Konstantinovski est allé au magasin, a acheté dix ours en peluche, et a commencé à les donner pour des situations tristes rencontrées dans les milieux proches d’elle, comme les tragédies de la famille qui ont eu lieu, afin que les gens puissent profiter de leur étreinte. Elle y ajouta des étiquettes spéciales cousues avec des instructions pour embrasser la peluche. Ce concept n’a pas changé par ailleurs depuis.

Ce fut au cours de la deuxième Intifada, lorsque les attaques ont frappé le pays tous les jours, laissant les familles brisées que les programmes de Konstantinovski ont légèrement changé.

 « Mon rêve était de fournir les ours en peluche aux services d'oncologie, mais j’ai vu mon pays brûler et saigner. Papa et moi avons cherché comment aider. Nous irions dans les hôpitaux pour soutenir les blessés. Je savais que le pays avait besoin de cette étreinte. » En même temps, elle est entrée en contact avec le forum des victimes du terrorisme et les participants ont commencé à écrire des lettres et rapidement demandé d'envoyer autre chose – des ours en peluche.

   Konstantinovski a continué d'aider les victimes du terrorisme, mais a toujours senti qu'elle voulait réaliser le rêve d'origine. Elle a commencé aux départements d'oncologie des différents hôpitaux, qui cette fois-ci lui ont ouvert la porte en grand. «J'ai parlé de ce projet comme un arbrisseau qui devait être constamment arrosé et cultivé. J’ai acheté un ours en peluche et l’ai donné aux patients. Avec le temps et l'expérience sont venues l'amélioration et l’efficacité.

   En effet, on peut dire qu’aujourd'hui, elle dirige un empire de câlins – « les potes de guérison ». L'image de marque commerciale et marketing qui existe depuis quatre ans est sans aucun doute importante dans sa vie. En fait, elle dit que dans le passé, elle avait l'habitude d'atteindre ses objectifs dans chacune de ses activités, mais maintenant elle est aidée par de nombreux bénévoles, y compris 60 bénévoles chevronnés, qu’elle appelle les « commandos », la base de tout le système volontaire.

   A la fin du mois, l'organisation célébrera ses 13 ans officiellement, et selon Konstantinovski, ce n’est pas du tout évident au début. « Il y avait trop de demandes, et je ne savais pas comment je tenais l'association depuis des années », dit-elle, «  nous ne faisions pas de collecte d'argent. Si nous avions des ours en peluche, nous donnions des câlins. Sinon, non. Alors peut-être le plus grand changement a eu lieu au cours des dernières années en tant que membre de « Nature » et quand d'autres grandes entreprises ont commencé à coopérer avec le projet. Lorsque les entreprises ensemble ont réalisé que nous avions quelque chose, et que nous avions créé un modèle de formation pour le secteur des entreprises, et grâce à cela, nous avons grandi », dit Konstantinovski. « Beaucoup d'entreprises veulent que leurs employés soient volontaires dans les hôpitaux, afin qu'ils nous offrent un don d’ours en peluche, du personnel, des « commandos » nos guides  qui expliquent comment donner les ours.

   Konstantinovski souligne que ce n'est pas seulement partager des ours en peluche, mais la cérémonie d'attribution réelle, ce qui nécessite certaines sémantique et de la préparation. « Voir surtout chez les hommes, une véritable fascination pour une créature à fourrure n’est pas quelque chose de naturel. Il faut une méthode pour travailler. Personne ne vient et distribue juste des ours en peluche sans formation.

   La formation dont elle parle prend environ 20 minutes, ce qui prépare les volontaires de « commandos bénévoles » et les réponses aux situations qu'ils peuvent rencontrer, puis se mettre au travail. Toute personne intéressée peut aussi devenir un « commando » après deux heures de formation théorique et une expérience pratique. Les sessions de transfert à travers le pays, mais Wolfson Medical Center est devenu une résidence secondaire pour l'association, et il leur donne la salle de réunion de direction pour la formation. « Ce centre est devenu l'académie de récupération des ours en peluche, » dit-elle en riant. Plus de 38 000 ours en peluche !!!!

   Selon Konstantinovski, beaucoup de gens ne réalisaient pas le pouvoir de l'idée au début, jusqu'à ce qu'ils l’éprouvent eux-mêmes. « Tant de bénévoles s'enrôlent tombent amoureux entre eux, âgés de 21 à 60 ans et plus. Il y a des bénévoles qui sont aussi des clowns médicaux, il y a aussi beaucoup de jeunes de l'école de médecine. Quand je lui demande l'importance des ours de récupération qui font face à la maladie, beaucoup de gens donnent à penser que la rencontre avec l'ours a eu quelque chose de très fort ». En effet, des milliers de personnes ont déjà passé des expériences fortes avec la convalescence avec des ours. Chaque année est donné entre  3000 et 5000 ours en peluche, et au fil des ans a été accordé pour plus de 38 000 ours en peluche.

   Un des volontaires a raconté a Konstantinovski qu’un patient pendant un mois et demi avant sa mort serrait son ours en peluche sans cesse. Plus tard, elle a découvert que la famille a décidé d'enterrer la femme avec l’ours en peluche. « Je viens de commencer à pleurer. Je ne pensais pas qu'on en arriverait là », dit-elle, « Il vous fait réaliser que même si la fin est tragique, quelque chose est arrivé lors de cette rencontre entre la femme et la peluche. Il est non seulement un objet, mais une personne et se sent embrassé. » Il y a quelques jours, elle a appelé une autre femme, qui est en convalescence, pour dire à ses bénévoles « Il a déchiré mon coeur parce que je me souviens que notre famille se sentait seule et abandonnée suite à la maladie de la mère, et combien je voulais que les gens ne se sentent pas seuls », dit-elle, « les ours élèvent un sourire même parmi les membres de la famille, certains d'entre eux en pleurant avec enthousiasme et plaisir. Parfois, la famille se sent mieux « Je pense qu'il est là ».

   L'association a récemment établi un nouveau projet appelé « câlin d'intensité », qui vise à aider les enfants sur le spectre autistique à réguler les émotions et reconnaître les émotions grâce aux teddies. « Il faut quelque chose au-delà de l'octroi des oursons, il y a une question de la répétition et de la persévérance qui sont nécessaires pour les personnes atteintes d'autisme, pendant environ trois ou quatre mois », dit Konstantinovski. «  L'organisation a mené un projet pilote réussi à avoir été menée sur les détenus moins performants, en supposant que si vous réussissez à ce niveau, le jumelage la haute performance sera simplifiée ». Depuis, Konstantinovski et l'association ont été informées qu'ils sont candidats à une médaille du Ministère des Affaires Sociales  pour le traitement révolutionnaire de l'autisme par les oursons.

   Quand je lui demande si le sujet scientifiquement prouvé, et des difficultés de cofinancement de l'organisation. « Scientifiquement, il est possible d'explorer tout, mais tout est une question de budget », dit-elle, « tous nos projets ont un nombre infini d'études de cas et les commentaires peuvent être collectées pour une étude officielle ». En dépit des nombreux projets que l'organisation a pris sur elle, elle n’est maintenant pas sûre de recevoir des fonds pour tous. Jusqu'à ce que cela arrive, ces jours-ci, nous menons la campagne de l'association de collecte appelée « étreintes d'arrêt ».« Nous avons un intérêt public d'intervenir et être en mesure de soutenir le projet et dire qu'il en fait partie. En fait, tous ceux qui contribuent, peu importe comment, deviennent un partenaire actif dans nos activités. Nous voulons développer un endroit où les gens malades veulent un câlin et ils les auront. Nous recrutons des câlins.

   Avec le recul, j'avais l'intuition de tout ce que j'appris de lui (l’ours en peluche).

http://healingteddies.org.il/

Article traduit de l’hébreu

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